Nous avons à plusieurs reprises, en CT DRAAF, en CTM, en CTS DGAL, signalé à quel point les agents ressentaient une perte d’efficacité dans leur travail.
Un contexte aggravant
Cette perte est particulièrement mal ressentie en une période de difficultés économiques pour notre pays.
Les injonctions à baisser la dépense publique incitent les média ou les essais économiques à dénoncer les fonctionnaires comme incapables de rendre le service public à un coût décent.
Un constat amer
Nous avons déjà cité lors de nos interventions les méfaits et les incohérences de choix d’outils et de méthodes,
- tels les choix bureautique rendant les échanges avec l’extérieur problématiques,
- les imprimantes capricieuses sur lesquelles on ne peut compter,
- les multiples outils indépendants et redondants de suivi du temps, des activités et des déplacements,
- les applications métier qui ne leurs sont pas liées et mettent un temps inconcevable à se renouveler,
- …. sans rappeler cruellement le coût d’utilisation de chorus, et de chorus DT.
Nous pourrions ajouter de multiples exemples. Le dernier en date nous vient de nos services de la paie, incapables faute d’outil adéquat, d’exploiter facilement les fichiers transmis par la DGFIP et laissant aux agents le soin de gérer les conséquences fort dommageables de « trop perçus ».
Croyez nous, nous ne sommes guère rassurés de constater que les collègues qui représentent l’administration lors des groupes de travail partagent ce constat ! Quelle entreprise, dont la survie dépend du ratio moyens/résultats pourrait se permettre de tels errements?
Un constat à faire partager
Un dialogue ouvert avec le service de la modernisation et la sous direction des systèmes d’information que nous remercions pour leur écoute nous a permis de constater le côté myope du système : Le fait d’éviter une dépense de 100€ par poste et par an en se passant des suites microsoft permet certes dans un premier temps de limiter la dépense publique. Pourtant, ce chiffre ne tient aucunement compte du fait qu’en 4 heures de temps perdu par les difficultés induites l’économie se transformera en coût financier et psychologique. (coût estimé à la louche d’un agent de 25 € par heure : coût employeur moyen de 40 k€ pour 1600 heures)
Nous continuerons, tant que les agents nous signalent de graves dysfonctionnement, à les mettre en évidence et à les dénoncer, forts de trois certitudes :
- contrairement au contexte économique défavorable sur lequel nous n’avons pratiquement aucun levier, nos dysfonctionnements sont la conséquence de mauvais choix qui sont ceux de notre ministère, sur lesquels nous avons de vraies marges de progrès et des moyens d’action.
- les agents sont conscients qu’il y a de vraies possibilités de mieux faire, et souffrent d’autant plus quand ils constatent qu’ils perdent leur temps à des tâches induites par ces dysfonctionnements au lieu de se consacrer au service public qui est au cœur de leur motivation.
- aucun des choix de mise en place de procédure, d’outil de gestion, de schéma directeur, de système d’information n’est pris en ayant comme point de départ l’agent acteur du service public. Au contraire, il se retrouve au carrefour d’une série de décisions prises isolément, sans cohérence parfois même redondantes répondant au mieux aux besoins des fonctions «support».