Notre organisation alerte depuis plusieurs années sur la difficulté croissante des agents à concilier leur vie personnelle et professionnelle. Cette problématique est liée à l’inadéquation en constante aggravation entre les missions et les moyens. Elle est particulièrement exacerbée en administration centrale à cause du temps et des horaires de travail, majorés par les temps de transports.
Un nombre considérable d’agents travaille tard le soir et emmène du travail a la maison.
Alors que des projets stratégiques se succèdent pour définir des priorités, qu’un chantier sur l’égalité professionnelle femme et homme et sur la charte des temps est ouvert et que le télétravail fait l’objet d’une note de service, nous constatons que malheureusement, les résultats ne sont pas là :
- beaucoup d’agents sont toujours au travail après 20h
- des mails professionnels sont envoyés le WE et tard le soir.
M. Aurand avait admis ce fait. Il avait lui même constaté un décalage avec d’autres pays européens comme l’Allemagne, les Pays Bas ou le Danemark.
Pourquoi en serions nous incapables ? cela mériterait une étude comparative des cultures et des modes de fonctionnement! Nous en faisons la demande !
La conciliation vie professionnelle vie privée devrait commencer par des hauts fonctionnaires qui nous dirigent parce qu’ils montrent l’exemple et insufflent cette culture.
La conciliation entre vie personnelle et vie professionnelle est par ailleurs l’affaire de tous !
D’ailleurs, Outre Rhin, le ministre de l’économie lui-même travaille à temps partiel. Il ne semble pas que cela nuise à l’économie allemande ?
Comment faire baisser la pression sur les agents alors que les dirigeants eux même soumis à des fortes pressions ne respectent pas des horaires de travail compatibles avec le respect d’une vie personnelle ?
En effet, c’est bien parce que nous voulons tous faire notre travail au mieux que cet objectif finit par l’emporter sur un retour à la maison à une heure permettant une vie personnelle équilibrée. Les « coups de bourre » sont parfaitement admis des agents. Mais ils ne peuvent, par définition, être la règle permanente.
- Faut il que les carrières soient réservées à ceux qui n’ont pas d’obligation familiale ou à ceux qui ne les assument pas (égalité F/H)?
- Faut il que les conséquences en soient trop souvent, au bout de d’une longue période de ce déséquilibre un « burn out » provoqué par la fatigue accumulée, les conséquences désastreuses dans la vie personnelle et l’absence de reconnaissance de la structure qui a intégré ces débordements d’horaires comme une norme ?
En conclusion, nous attendons maintenant des résultats et nous espérons que la mesure 4 de la feuille de route dans le cadre du comité interministériel des droits des femmes et de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes apporte une traduction concrète et perceptible. Le GT sur la charte du temps du prochain 17 juin est un début mais nous attendons toujours l’étude sur le télétravail et l’action 5 sur les formations relatives à la gestion du temps.
Au delà d’une culture qui valorise le départ tardif du lieu de travail, l’emport de l’indispensable ordinateur portable ou du téléphone gracieusement offert par le MAAF, l’envoi de mail à des heures où nos cerveaux las devraient se ressourcer, n’y a-t-il pas aussi d’autres causes à rechercher dans notre environnement de travail ?
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Le contexte culturel de l’AC où tout est prioritaire et TTU ne dédouane toutefois pas de la responsabilité individuelle : chacun a le pouvoir de dire non de temps en temps. Chacun, par l’exemple qu’il peut montrer, a le pouvoir de faire évoluer les mentalités. La prise de conscience individuelle est le complément indispensable à la revendication collective. Je lui trouve même, pour ma part, une valeur supérieure.